Montessori et les programmes de l’Éducation nationale

Lorsque l’on connait les principes de la pédagogie de Maria Montessori, il est important de prendre le temps de les mettre en place et de préparer avec soin l’environnement. Cette pédagogie apporte une réponse respectueuse  à la question du développement de l’enfant pour atteindre les objectifs des programmes de l’Éducation nationale.

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Pourquoi mettre en place la pédagogie Montessori dans sa classe ?

Pour répondre de façon respectueuse et bienveillante aux objectifs de l’école publique.

  •  L’objectif de l’école maternelle publique

L’objectif de la maternelle est l’acquisition des compétences fondamentales, telles que définies par les Instructions Officielles, pour chaque enfant. L’enseignant s’assure donc que chacun des élèves de sa classe acquiert effectivement l’ensemble de ces compétences.

Certes, on dira qu’il est extrêmement difficile de faire classe en tenant compte de chaque enfant. En général, un enseignant prépare sa classe pour un élève moyen et ensuite différencie pour un petit groupe d’élève dit « en difficulté » car ne comprenant pas la notion au moment où l’enseignant la lui propose. Mais la pédagogie de Maria Montessori propose de ne pas en rester là.

  • Les objectifs implicites de l’école maternelle

Pour arriver à l’acquisition des compétences fondamentales, nous pouvons nous appuyer sur le développement des compétences transversales chez les élèves qui sont attendues pour atteindre les objectifs des programmes.

Le préalable à tous les apprentissages est la concentration, qui permet de mobiliser son attention.

Il y a aussi l’autonomie, c’est-à-dire être capable de choisir : faire seul ou savoir rechercher des aides.

Elle va de pair avec la confiance en soi : être capable de prendre une décision et de l’assumer ; être capable de voir ses réussites et ses erreurs.

Mais l’enfant a besoin aussi de la mémorisation qui permet de se souvenir pour reproduire.

Et enfin, il faut l’aider à accéder à la volonté et à la persévérance qui permettent de choisir et de mener une tâche à son terme.

  • Le dispositif à mettre en place

Pour développer ces compétences transversales et atteindre les objectifs de l’Éducation Nationale, nous mettons en place un dispositif composé de différents éléments qui interagissent entre eux.

« Dans chaque système, tous les organes sont essentiels, chacun d’eux ayant un rôle à jouer. Il en va de même pour le système Montessori qui est un organisme vivant. » E-M Standing

Pour que le dispositif « Montessori » fonctionne et conduise les élèves à l’acquisition des compétences attendues par l’Éducation Nationale, il est essentiel de prendre en compte l’ensemble des éléments suivants.

* Le premier élément à mettre en place, peut-être le plus difficile, c’est la posture de l’enseignant.

Son rôle consiste à avoir profondément confiance en l’enfant et en ses capacités à réussir. Pour cela, il doit poser un cadre très structurant et explicite.

Il est aussi exemplaire dans ses gestes, ses paroles et ses actes.

Il est très discret pour ne pas gêner les enfants qui travaillent mais aide, soutient et guide ceux qui ne savent pas quoi ou comment faire.

Et, dans tous les cas,, il prend du temps pour observer les élèves, mieux les connaître et pouvoir répondre à leurs attentes en matière d’apprentissage.

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* Le second élément à mettre en place concerne l’aménagement de la classe.

La classe est destinée à l’enfant, tout doit être à sa hauteur et à son intention. Elle est épurée afin qu’il puisse concentrer son attention. La classe est belle, accueillante, confortable et rangée, elle donne envie d’y venir et de s’y sentir bien.

Elle est organisée par zones de travail : vie pratique, raffinement des sens, mathématiques, langage, art…)

Le matériel est adapté aux enfants, cassable pour amener l’enfant à maîtriser ses gestes, et disposé dans un ordre croissant de difficulté.

Chaque activité proposée a un but défini et explicite, elle a un début, un déroulement et une fin.

 

* Tous les jours, une organisation et une préparation minutieuse permette d’agir sur l’environnement et non sur l’élève pour l’amener à apprendre.

L’aménagement de la classe est  quotidiennement entretenu. L’enseignant vérifie les activités proposées, taille les crayons, humecte les éponges,… chaque chose doit être le plus parfait possible et à sa place.

Les  activités sont  autotéliques et stimulantes.

L’enseignant développe une connaissance approfondie de chaque enfant par l’observation qui fait office, entre autre, d’évaluation diagnostique.

Il prépare des possibilités de présentations personnalisées adaptées à la zone proximale de développement de l’enfant.

 

*  Il met en place la personnalisation des apprentissages qui consiste en une attention particulière portée sur différentes chose.

Le matériel est en un seul exemplaire pour éviter la comparaison mais aussi pour apprendre l’observation, la patience, la frustration et la collaboration. Pour apprendre la vie en communauté et le partage.

« L’enfant n’est pas un être vide qu’on remplit de tout ce qu’il sait. Non, l’enfant est le constructeur de l’homme et il n’existe pas un homme qui n’ait été formé par l’enfant qu’il a été. »

L’enseignant est bienveillant, il porte attention à chacun. Il n’oublie personne. Chaque jour, il lui porte un regard nouveau, sans préjugé, ni attente particulière.

Chaque enfant apprend à son rythme. Il n’y a ni enfant en avance, ni enfant en difficulté, mais des enfants avec des envies, des besoins et des acquisitions différents les uns des autres.

Un temps est laissé aux essais et erreurs sans interventions inopportunes.

La zone proximale de développement est le fil directeur  des présentations réalisées. Elle provoque des apprentissages ancrés. On parvient à cerner cette zone lors de l’observation de chaque enfant. Cette observation sert à la fois d’évaluation diagnostique mais aussi d’évaluation sommative et d’une régularisation de la classe.

 

  • La vérification du dispositif

Il est indispensable d’avoir un regard critique sur la mise en place du dispositif afin de l’améliorer au mieux.

Pour savoir si le dispositif fonctionne, l’enseignant peut vérifier si les élèves sont autonomes et si les règles sont respectées.

Il peut également observer qu’un travail est réalisé par chacun des élèves et que la bienveillance et le bien-être sont naturels dans la classe, signe d’une vie harmonieuse au sein de la communauté enfantine.

 

  • La vérification des apprentissages

La vérification de l’acquisition des apprentissages fondamentaux par les élèves se fait au travers de l’évaluation des compétences et des connaissances acquises ainsi qu’au travers du développement social de l’enfant.

 

Vous trouverez toutes les fiches pratiques (progressions, programmations, liens entre les activités et les compétences, séquences et séances) dans le livre « La pédagogie Montessori en maternelle »: http://esf-scienceshumaines.fr/accueil/290-la-pedagogie-montessori-en-maternelle.html

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2 commentaires sur “Montessori et les programmes de l’Éducation nationale

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  1. Bonsoir Marguerite,
    Merci pour votre livre et toutes les ressources partagées!
    J’ai une question concernant les correspondances entre les différents types d’écriture, script, capitale, et cursive: avez-vous des ateliers dédiés pour travailler cela? Ou bien les enfants passent-ils d’une écriture à l’autre sans problème et sans aide particulière? Il ne me semble pas avoir vu cela dans les fiches descriptives du livre… Je travaille exclusivement à partir de la cursive en ce début d’année mais mes élèves (les GS en particulier, j’ai des MS-GS) ont beaucoup beaucoup travaillé les lettres capitales les 2 années précédentes, ils en connaissent le nom et le tracé, ce qui les « bloque » un peu, et je m’interroge aussi pour la suite de la progression, le passage à la lecture en script se fait-il facilement?
    Merci d’avance pour votre réponse.

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    1. Bonjour,
      Je travaille effectivement en apprentissage dirigé majoritairement la cursive. Cependant les petites sections aiment écrire leur prénom et ils n’ont souvent pas la dextérité que nécessite l’écriture cursive. C’est pourquoi les PS ont la possibilité de s’entrainer seuls à l’écriture scripte majuscule à partir d’une fiche plastifiée de leur prénom et aiment s’entrainer à la copie de petits mots lors de l’activité « écriture de message ».
      Pour ce qui est du passage entre les trois graphies, effectivement il est impressionnant de voir l’aisance qu’ont les enfants à passer de l’une à l’autre des écritures pour la quasi totalité des lettres. Pour autant j’ai des activités spécifiques pour travailler et renforcer cela. Une activité de mise en concordance des trois alphabets (lettres par lettres), les pochettes de lectures qui ont les deux écritures et un grand nombre d’activités annexes qui permettent cette mise en concordance: étiquettes prénoms qui changent dans l’année pour les GS, réalisation d’abécédaire dans différentes écritures, livres…

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